Après plus de dix ans en tant que bouwmeester maître architecte de la Région de Bruxelles-Capitale, Kristiaan Borret quitte ses fonctions.
L’équipe retient qu’il a défendu une vision spatiale exigeante, en accompagnant les administrations, les concepteurs et les maîtres d’ouvrage dans leurs démarches. Par son engagement, il a fait grandir la mission du BMA et en a fait une référence incontournable pour la qualité architecturale et urbaine. Nous sommes convaincus que Bruxelles est maintenant sur le devant de la scène internationale grâce aux projets ambitieux qui ont été soutenus. Nous sommes fiers d’avoir pu travailler à côté de Kristiaan et nous le remercions pour son investissement sans relâche, son engagement passionné, son soutien constant et sa présence.
Kristiaan a également fédéré une équipe forte qui aujourd’hui ne manquera pas de faire perdurer l’énergie et la volonté qu’il a stimulée. Nous continuons d’assurer l’accompagnement des projets et poursuivons toutes les missions du BMA, à l’exception des avis légalement requis pour les demandes de permis dépassant 5 000 m², ceux-ci ne pouvant actuellement être émis avec une validité juridique.
« Depuis hier, j’ai quitté mes fonctions de bouwmeester maître architecte de Bruxelles. Après deux mandats de cinq ans (2015-2024) et deux prolongations exceptionnelles depuis janvier 2025, dans l’attente du choix d’un successeur, je mets un point final à cette mission. Comme de nombreux citoyens, j’attends désormais un gouvernement qui gouverne, afin que chacun puisse aller de l’avant.
Je remercie toutes celles et ceux qui ont soutenu l’équipe BMA et moi, dans nos ambitions au cours de ces années : les maîtres d’ouvrage publics et privés, les administrations et le monde politique, mais aussi toutes personnes préoccupées par la qualité spatiale. Ma gratitude particulière va toutefois aux auteurs de projet : car si un bouwmeester peut créer des opportunités et des conditions, une bonne ville ne peut advenir qu’à travers de bons projets.
Ces dix années furent intenses, mais je les ai réellement savourées. Grâce à l’action BMA, des jalons importants ont été posés à Bruxelles en matière de politique de qualité spatiale. Cela mérite d’être célébré avec fierté ! Aujourd’hui, on parle de Bruxelles comme d’un exemple, notamment au regard de l’intérêt et de la reconnaissance internationale: à l’étranger, on ne voit pas la nécessité d’un «reboot» pour le développement urbain à Bruxelles, mais on craint plutôt un «shutdown».
À ce jour, le successeur au poste de BMA n’a encore été désigné. Pourtant, une procédure avait déjà été lancée en juin 2024 et, en décembre 2024, après un appel à candidatures, le gouvernement avait nommé un jury externe de 7 personnes. Selon le pouvoir adjudicateur Perspective.brussels, l’évaluation du jury s’est déroulée correctement, et selon l’Inspection des Finances, son choix pouvait être validé même en affaires courantes. Il semblerait toutefois que la personne jugée la meilleure par le jury suscite des résistances. Je ne sais pas très bien si je dois appeler cela une complexité typiquement bruxelloise, ou bien si je dois simplement avoir honte qu’une telle considération joue encore un rôle dans une ville qui abrite la population la plus diverse d’Europe. Certains profitent de ce moment de transition pour remettre en cause la fonction du BMA. Heureusement, le soutien existe – et il vient notamment des architectes eux-mêmes, qui ne se reconnaissent pas dans ces résistances. L’Orde van Architecten ainsi que l’association des architectes bruxellois AriB ne voient aucune raison de réduire le rôle du BMA. Les 30 plus grands bureaux d’architecture ainsi que plus de 1300 architectes activistes plaident en faveur d’un futur BMA qui disposerait à nouveau d’un rôle significatif et d’une indépendance adéquate. J’espère que vous partagez ce point de vue et que vous continuez à le défendre, car l’avenir du BMA à Bruxelles est aujourd’hui incertain.
Pour celles et ceux qui se demandent ce que je vais faire moi-même : une (courte) pause sera bienvenue, un long tour d’invitations à l’étranger m’attend et je me réjouis des opportunités à venir, en Belgique ou ailleurs.
Pour la dernière fois, je dirai donc : Vive Bruxelles ! Vive le futur ! »
Kristiaan Borret