WHY WE DO IT
Qualité, transversalité, transparence, trois mots qui définissent bien les objectifs du BMA. Que recouvrent-ils ? Comment définir la qualité ? Que veut-on dire par « travailler de manière transversale » ? Pourquoi la transparence est-elle si importante au sein du BMA ?
QUALITÉ
« La qualité requiert toujours une bonne discussion. »
La mission première du BMA est d’augmenter la qualité architecturale sur le territoire de la Région bruxelloise. Mais qu’entend-on pas « qualité » ? Aujourd’hui, on peut affirmer que la qualité ne sort plus d’un canon classique, du diktat d’un décideur ou de l’esprit d’un prétendu « créateur de génie ». La qualité n’est pas une donnée préétablie, une vérité universelle, mais tire son sens du contexte. Dans des contextes changeants, la qualité architecturale est donc toujours changeante.
Par contexte, on entend en premier lieu l’environnement urbain: un bâtiment n’est pas intrinsèquement « bon », il peut « bien fonctionner » à un endroit, alors qu’ailleurs, la même architecture sera comme un coup de poing dans l’œil. Mais on peut également entendre le contexte au-delà de la réalité physique de l’environnement urbain. Les valeurs sociales peuvent également servir à parler de qualité. La qualité n’est donc pas simplement un « joli tableau » et c’est pourquoi le BMA plaide en faveur d’une conception intégrée de la qualité architecturale. En d’autres mots, la qualité est le résultat de la convergence d’éléments très différents : l’insertion dans le tissu urbain, la fonctionnalité et la convivialité du bâtiment ou du lieu, l’interaction sociale engendrée par le projet, la durabilité du projet, le sens du projet pour les différents groupes cibles et l’économie de moyens. On retrouve toutes ces facettes d’une vision intégrée de la qualité dans les critères d’évaluation des concours que le BMA soutient.
Le processus accompagnant le projet et la portée dont celui-ci bénéficie auprès des usagers et de la population sont également des ingrédients importants de la qualité. La qualité architecturale est liée à la réflexion sur la viabilité d’une ville, et c’est pourquoi elle n’est pas dénuée de pertinence sociale. La bonne architecture doit favoriser une bonne société urbaine. C’est pourquoi la qualité architecturale nécessite toujours une bonne discussion. La réglementation assure un niveau minimum, mais elle ne peut garantir la qualité exceptionnelle que nous recherchons.
Un des rôles essentiels d’un maître architecte est de veiller à ce que cette discussion sur la qualité ait bel et bien lieu et se déroule de manière correcte. Pour structurer la conversation, il faut une organisation transparente. Pour motiver la discussion, il faut des arguments étayés qui dépassent les jugements impulsifs. Pour mettre de l’engagement dans la discussion, les interlocuteurs doivent prendre leurs responsabilités et se positionner avec fermeté pour garantir la durabilité des décisions. C’est alors que la discussion devient intéressante. Elle acquiert de la légitimité et de l’autorité. Une base naît au cœur de la discussion, et la qualité architecturale devient une valeur partagée.
TRANSVERSALITÉ
« Parce que nous ne travaillons pour personne, nous pouvons travailler avec tout le monde. »
Travailler de manière « transversale » est un terme à la mode, mais pas moins nécessaire. C’est certainement le cas dans une ville comme Bruxelles, qui est particulièrement complexe, aussi bien spatialement et socialement qu’administrativement. Région urbaine composée de quartiers très diversifiés, comptant toujours plus de groupes démographiques différents, elle est gérée par un chevauchement de niveaux de pouvoir. Comme dans toute grande organisation administrative, il existe une division verticale en départements, agences et sociétés, ce qui entraîne parfois des effets de division en silos. Parallèlement à cela, nous constatons que le.la citoyen.ne devient un.e acteur.trice à part entière dans la politique de développement urbain. Il.elle aide à déterminer à quoi la ville devrait ressembler à l’avenir. Il y a non seulement les traditionnels comités de quartier bruxellois et leurs associations faîtières, mais aussi divers nouveaux mouvements citoyens qui s’organisent de manière (semi-)professionnelle, augmentent la pression sur la politique et influencent ainsi l’avenir de la ville.
En tant que société, nous sommes confrontés à des problèmes complexes que nous ne pouvons plus aborder à partir d’un seul domaine politique, mais pour lesquels nous devons rechercher des solutions durables communes. Nous avons donc besoin d’un autre type de gouvernance publique.
Une gouvernance publique qui travaille moins sur la base de l’expertise accumulée dans un domaine politique spécialisé, mais qui est axée sur des coopérations qui dépassent sa propre hiérarchie et la division en silos pour oser chercher et même expérimenter.
Pour la transformation de la zone du canal de Bruxelles, le gouvernement a constitué en 2015, sur proposition du BMA, une Equipe Canal composée de plusieurs administrations publiques bruxelloises. Les communes riveraines du canal sont également impliquées. En agissant de façon horizontale à travers les différentes institutions, l’Equipe Canal travaille selon une méthode originale pour Bruxelles, basée sur la co-construction et l’urbanisme de projet. L’Equipe Canal est ainsi un exemple du développement d’une culture de planification transversale à Bruxelles.
Il est donc important que le BMA puisse toujours travailler de manière transversale. La clé de sa réussite réside dans la position indépendante qu’il occupe. Elle lui permet de travailler avec tout le monde et de créer des liens entre les différents acteurs, depuis des administrations régionales, communales, les acteurs privés ou encore la société civile. Le BMA veut rester en contact avec l’intelligence collective, en dehors des murs des institutions gouvernementales, et recherche régulièrement cette intelligence afin d’arriver à de meilleurs aperçus. Cette connectivité est l’un des atouts de la position du BMA en tant qu’hybride qui se trouve à la fois dans et hors du système.
TRANSPARENCE
« Rendre l’urbanisme public fait partie de l’ADN de la Région bruxelloise. »
En témoignent les luttes urbaines, ou encore l’introduction en 1979 de la publicité des débats relatifs aux projets de permis en Commission de Concertation. C’est dans la même lignée que BMA veut rendre son fonctionnement le plus public possible.
Transparente tout d’abord de par sa position indépendante. Le BMA n’est lié à aucune couleur politique ni à une administration particulière ou à d’autres acteurs. Cette indépendance est une condition sine qua non pour le bon déroulé de la mission du BMA qui doit être capable d’exprimer des avis indépendants à l’égard des projets du développement urbain Bruxellois.
Les recommandations émises par le BMA ne sont pas contraignantes et c’est une bonne chose. Cela oblige à faire des analyses pertinentes, à développer des arguments de fond et à les communiquer clairement afin d’être crédible et convaincant. On parle à cet égard aussi de soft power, c’est-à-dire d’une forme de gouvernance de l’aménagement urbain dans laquelle les autorités interviennent de manière semi-formelle, et exercent une influence autrement que par le pouvoir réglementaire. Bien entendu, l’ensemble de la législation, des règlements, les plans établis et les normes sont importants. Ils assurent un niveau de qualité minimum, mais ils ne sont pas suffisants. Pour atteindre l’excellence, des mécanismes alternatifs et généralement plus informels doivent être mis en place. Au BMA, nous croyons en ces principes de soft power et les appliquons dans notre fonctionnement.
La transparence se joue également dans la communication, et notamment celle des procédures de concours. C’est pourquoi, tous les concours accompagnés par le BMA sont toujours annoncés par moyen d’appels publics afin que non seulement tous les candidats potentiels mais aussi le public intéressé soient informés dès le début. Le BMA publie également à travers des factsheets, les résultats du concours sur le site web. Depuis 2023, le BMA pousse un cran plus loin la transparence et publie également les offres des candidats. Veillez à respecter les bureaux d’études et leur droits d’auteurs ; toute reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur est illicite. Enfin, le BMA préconise l’ouverture de jury de concours au public, et ce afin de permettre aux personnes intéressées de découvrir les projets et la manière dont ils sont évalués. L’objectif consiste en effet à impliquer la société civile plus tôt et plus ouvertement dans le lancement de nouveaux plans et projets.
Nous plaidons pour un climat d’ouverture détendu qui convainc tout le monde de l’intégrité de la démarche. La transparence va de pair avec une communication ouverte, qui mène généralement à une plus grande confiance et un plus grand soutien, ce qui stimule la dynamique du développement urbain.