Rénovation du logement social

Comment aborder la rénovation et la transformation des logements sociaux du 20e siècle ? Compte tenu de la complexité de la problématique, le sujet nécessite une approche plus large. La situation dans la région de Bruxelles-Capitale est alarmante : en 2022, on y recensait 40 500 logements sociaux pour 50 000 candidats en attente d’un logement. Le délai d’attente moyen pour un logement social est de près de 12 ans.

De nombreux immeubles de logements sociaux existants se trouvent à un tournant : le cycle de vie des différents matériaux arrive à son terme, l’intégration des logements dans le tissu urbain doit être réévaluée, l’habitabilité et la fonctionnalité des bâtiments laissent à désirer, et l’implication des habitants mérite également une réflexion différente. Ces dernières années, le BMA a accompagné plus de 30 concours autour de ces questions.

En 2020, par exemple, nous avons annoncé plusieurs études de faisabilité, notamment pour les grands ensembles de De Roovere et Gandhi, qui nécessitent une vision globale. En 2021, en collaboration avec le Logement Molenbeekois, cinq sites différents ont été regroupés dans un seul appel en vue d’une rénovation majeure.

En 2022, le BMA, en collaboration avec le CIVA et la KU Leuven, a organisé une série de trois soirées-débats sous les titres Changing Building, Changing Context et Changing Tempo. Des maîtres d’ouvrage, des concepteurs et d’autres acteurs du secteur ont abordé les défis spécifiques liés à la rénovation des logements sociaux du 20e siècle. Ces soirées se sont délibérément déroulées dans des lieux réels, tels que la crèche au sommet de la tour de la rue Haute et le restaurant social du Peterbos, où le sujet était palpable. Le succès de ces soirées-débats a mis en avant la nécessité de capitaliser sur les connaissances déjà acquises.

Les entretiens, ainsi que les résultats des concours et le travail des étudiants de la KU Leuven ont été compilés dans une publication intitulée Real Life Brussels. Ce guide ne se veut pas un ouvrage académique, mais plutôt un point de départ invitant à la réflexion. Il n’offre pas de réponses toutes faites, mais entend mettre en évidence l’interaction complexe des facteurs et, surtout, inciter à l’action.