Le projet lauréat s’intitule « Nobody leaves the party ». Il se démarque par une approche opportuniste forte prônant le maintien au maximum des structures existantes et la réutilisation de l’ensemble des ressources sur site à travers différents degrés d’actions circulaires pour construire le nouveau Recypark. A partir d’une analyse détaillée de l’existant, l’équipe s’attèle à révéler les qualités spatiales et les ressources matérielles de l’existant.
Les bâtiments en proue, composé de poteaux et poutres en béton en relativement bon état, sont considérés comme d’excellentes ressources spatiales à maintenir pour y installer une partie du programme. Les ajouts tardifs tels que les toitures légères sont démontées afin de mettre en valeur les structures d’origine pour créer des cours extérieures connectant les différents bâtiments.
Les entrepôts sont eux considérés comme des ressources matérielles car leurs structures métalliques légères permettent un démontage assez simple et qu’ils ne présentent pas de qualités architecturales. Chacun de ces entrepôts est alors démonté et un inventaire de tous les composants est dressé afin d’en extraire les composants de base, leurs dimensions, les quantités, tels une banque de matériaux. Ces ressources matérielles démontées sont ensuite réassemblées pour créer l’auvent abritant les quais du Recypark. Cette nouvelle structure est elle-même pensée d’un point de vue évolutif et pourra absorber des évolutions futures pour être réduite ou agrandie ou encore devenir la toiture d’un « vrai » bâtiment.
Au-delà du bâti, l’approche sur l’ensemble de l’espace ouvert passe par la déminéralisation, l’enrichissement des sols et l’installation progressive d’une dynamique végétale. Les revêtements de sols extérieurs en béton sont soit conservés en place, soit incisés, soit découpés ou encore concassés et utilisés comme couche de fondation de voiries.
Par ces interventions, le projet pour le nouveau recypark ne se limite pas à proposer une approche radicale sur les ressources, il réinterroge également le rapport de l’architecte à l’esthétique et au processus de projet au sens large.