Le projet d’A Practice et Barrault Pressacco prend appui sur une lecture attentive de l’identité architecturale du quartier et s’intègre délicatement au voisinage.

La façade avant, en briques de réemploi, interprète avec élégance les éléments de langage architectural environnants tels que les bows-windows, les balcons, le jeu des matériaux, ornements et couleurs. Les architectes explorent ainsi la thématique de « l’épaisseur de l’architecture » : les logements bénéficient d’une meilleure qualité spatiale grâce au développement de la façade à rue, qui offre aux pièces de vie des situations d’angle aux vues multiples, ainsi que des terrasses et jardins d’hiver généreux.

Cette approche est renforcée par le système d’isolation thermique choisi pour les façades : l’enveloppe du bâtiment est réalisée au moyen de blocs de béton de chanvre épais. Il s’agit d’un matériau local, biosourcé, sain et à faible impact environnemental. Il remplit également des fonctions d’absorption d’humidité et de régulation thermique, pour un meilleur confort des habitants.

En termes d’expression architecturale, les architectes trouvent le juste équilibre entre une composition unitaire, qui signifie le programme de logement collectif, et le marquage de l’échelle individuelle, par la reprise de la verticalité des trois maisons démolies.

Le bâtiment s’intègre avec justesse aux gabarits voisins, en présentant des dégradés et retraits en douceur par rapport au plan des façades voisines. Cela permet de minimiser l’impact du projet sur l’angle de rues relativement enclavé.

En choisissant de placer la cage d’escalier en façade arrière, les architectes mettent l’accent sur les parties communes, généreuses et largement éclairées. L’un des deux halls d’entrée traversants fait office de local vélo mais également d’espace partagé appropriable par les habitants.

Enfin, le plan des appartements est organisé suivant une trame structurelle, facilement adaptable à de futures transformations, dans une démarche circulaire.